Le Vergeld

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En 1571, Firmin Gaudoin de Calais tue Michel Le Cat et prend la fuite.

 

En 1595, Jean Février d'Herrnelinghen est tué d'un coup d'arquebuse par Jean Rocher de Réty.

 

En 1600, Jean Du Boys, curé d'Andres tue Baptiste le Bourgeois d'Ardres, d'un coup d'épée.

 

En 1609, René de Tiercelin de Guînes a « navré» d'un coup d'épée Jean de Bully au Parcaige.

 

Nettement plus tard, en 1711, Cancer de Pignan, Gouverneur de Guînes a tué Charles Lannoy, un berger de Hames-Boucres.

 

Que croyez-vous qu'il arriva suite à ces divers meurtres et assassinats?

Arrestations? Poursuites?

Emprisonnements? Gibets ?

Vengeances privées?

 

Nullement!

 

En de tels cas, la vengeance était autrefois légalisée et, dans les pays du nord au temps des lois saliques, on ne poursuivait pas celui qui avait tué l'assassin de son père.

 

C'était la loi du talion:

œil pour œil, dent pour dent. Mais, pour éviter les guerres de vengeance entre familles, ces lois saliques avaient préconisé le recours au « vergeld ».Ce terme représentait pratiquement le rachat par l'auteur du crime ou par sa famille du droit de vengeance de la famille de la victime. Des tarifs furent même établis par l'usage.

Il est curieux de constater, grâce aux actes des notaires des XVIème et XVIIème siécles, notamment ceux de Guînes, que de tels usages qui avaient persisté dans la région de Saint-Orner par exemple, revirent le jour au Pays Reconquis malgré les trois siècles écoulés d'occupation anglaise. Le vergeld s'appela alors: « droit de composition ».

 

Dans les cas ci-dessus cités:

 

Droit de composition de 1711

-Firmin Gaudoin, moyennant 30 écus d'or payés par sa famille à la veuve de sa victime, obtint de rentrer librement chez lui.

 

-La paix fut conclue entre Jean Rocher et la famille Février, moyennant 32 écus et demi payés aux Pauvres et un demi-écu de principe pour la partie victime du deuil.

 

-Jean Du Boys, curé d'Andres ne fut pas poursuivi en justice, mais prit en charge le fils Le Bourgeois âgé de neuf ans, jusqu'à ce qu'il soit en âge de gagner sa vie.

 

-Veuve de Jean de Bully, Jeanne De Beauvais abandonna ses droits de poursuite moyennant 300 livres tournois.

 

-Dans le cas du gouverneur de Guînes en 1711, un procès criminel avait été intenté contre le gentilhomme. Voulant éviter une condamnation, ses amis étaient intervenus, notamment le Seigneur de Verduzan, de Campagne-les-Guînes, gouverneur du Fort Nieulay. Avec le notaire Denoeufville de Guînes, ils allèrent encore rechercher la vieille coutume du droit de composition et obtinrent un abandon des poursuites moyennant 650 livres que Cancer de Pignan consentit à payer.

     Dans la plupart de ces contrats, les notaires introduisaient prudemment une clause selon laquelle les parties éviteraient par la suite de se rencontrer...


Jacques Louf

Société Historique de Guînes